Les influences du sommeil
Des étudiants de l’université de Liège ont effectué des expériences qui démontrent que le sommeil influence la façon dont le cerveau parvient à gérer les souvenirs, des plus anciens aux plus récents, et surtout, l’endroit où ces souvenirs sont conservés.
Test : 18 personnes choisies aléatoirement ont participé à un programme d’apprentissage linguistique. Cet apprentissage consistait à mémoriser 90 paires de mots. Ensuite, il a été demandé à ces personnes de restituer les paires de mots à différents moments. Pendant les tâches d’apprentissage et de rappel, l’activité cérébrale de chaque personne a été contrôlée par Imagerie en Résonance Magnétique fonctionnelle (IRMf). Ces demandes de rappel ont eu lieu à t=0h après l’exercice de mémorisation, à t= 48h, puis à t=6 mois. Afin d’évaluer l’influence du sommeil sur la mémoire, 9 participants au test étaient autorisés à dormir pendant la nuit suivant l’exercice ; alors que les 9 autres devaient rester éveillés
Ce test a donné les résultats suivants : on constate qu’à t=0h, il n’y a aucune distinction entre les deux groupes ; d’après l’IRMf, ils activent la même partie du cerveau afin de se rappeler des paires de mots, à savoir, l’hippocampe. En revanche, en ce qui concerne les rappels à t=48h et t=6mois, les deux groupes diffèrent. À t=48h, tous les individus activent également la zone de l’hippocampe lors de l’exercice de rappel. Cependant, cette partie du cerveau n’est pas activée de la même manière chez tous les individus, elle varie en fonction du fait qu’il y ait eu privation de sommeil ou non. Cette zone du cerveau est d’autant plus active que le sujet a été autorisé à dormir. De plus, la zone du cortex médian préfrontal montre également une activité plus ou moins importante. Six mois après l’exercice, les dix-huit participants ont été appelés au dernier test de rappel, sans être avertis à l’avance. On note alors que la plupart des personnes, quelque soit le groupe auquel elles ont appartenu lors des tests précédents, ont plus ou moins oublié certaines paires. Cependant, les zones interrogées par le cerveau lors du travail de rappel sont différentes en fonction des groupes. Le groupe ayant été privé de sommeil active la zone de l’hippocampe comme pour le rappel à t=48h, tandis que le groupe ayant pu dormir la nuit suivant l’apprentissage n’active plus du tout la zone de l’hippocampe, mais celle du cortex médian préfrontal.
Les recherches ainsi menées par ces étudiants ont conduit à la conclusion suivante : une longue et bonne nuit de sommeil permet au cerveau de transférer facilement, de l’hippocampe vers le cortex médian, les informations reçues durant la journée, et ce, afin de les conserver à long terme.
Influences du sommeil sur le cerveau (mémoire)